Caption from the museum:
Le plus célèbre, le plus souvent reproduit des portraits dessinés d'Ingres, met en scène une famille qui venait de subir un deuil cruel : en effet, l'homme représenté debout au centre, Constantin Stamaty, d'origine grecque, ancien agent secret au service de la France révolutionnaire, puis consul de France à Civitavecchia (Stendhal lui succéda dans ce poste), venait de mourir à Rome le 1er décembre 1817 ; le dessin étant daté de 1818, on peut supposer, soit qu'il s'agit d'un portrait rétrospectif - mais c'est peu probable, étant donné l'extraordinaire sentiment de naturel et de vécu qui s'en dégage -, soit qu'Ingres ne le signa qu'à cette date. La composition isole à gauche la jeune Atala Slamaty, une filleule de Chateaubriand, dont elle reçut le prénom de sa plus célèbre héroïne. A droite, le groupe familial contrebalance cette figure, structurant la feuille d'un déséquilibre parfait.' (L.-A. Prat, 'Ingres', Paris, Musée du Louvre, 5 Continents éditions, 2004, (Cabinet des dessins ; 4), n° 14, p. 80). Naef, 'Die Bildniszeichnungen von J.-A. D. Ingres', Berne, 1977-1980, t. II, chap. 91, et t. IV, n° 217, repr. Plusieurs indices laissent à penser qu'Ingres se soit inspiré du visage d'Atala enfant pour son Odalique. L'artiste avait prétendu s'être inspiré d'une fillette de 10 ans pour son tableau (Atala Stamaty ?) D'autre part, l'analogie semble évidente entre la copie de la tête de l'Odalisque suspendue au mur et la tête voisine d'Atala, assise au piano. Tout chez l'adolescente rappelle l'Odalisque : la raie au milieu, les cheveux tirés en arrière, le nez droit, les lèvres délicatement ourlées, le menton rond, le profil, le regard un peu triste et la tête se retournant vers le spectateur. (D. Salmon in "Ingres, la grande Odalisque", Musée du Louvre, coll. Solo, 2006, p. 24, 25). Voir aussi cat. d'exp. "Ingres et les modernes", Québec / Montauban, 2009, n° 71. Pauline, Marie, Françoise, Atala Stamaty, née à Rome le 11 août 1803 et morte à Paris le 5 septembre 1885, filleule de François de Chateaubriand alors ambassadeur et de Pauline de Beaumond (acte de baptême le 13 août 1803, à Rome, Saint-Jean-de-Latran), plus tard épouse de Michel-Augustin Varcollier, chef de la Division des Beaux-Arts de la Préfecture de la Seine. De son mariage naquit Marcellin Varcollier, architecte de la Ville de Paris, né à Paris, le 10 février 1829 et mort à Paris le 28 août 1895, époux de Laure Le Borne.
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